Circonscription de Bagnolet

A l’usage des parents confinés et de leurs enfants

27 / 03 / 2020 | Valérie Vigier

A l’usage des parents confinés et de leurs enfants

Le mot « confiner » signifie « être maintenu dans un espace restreint » . Et c’est bien là tout le problème ! Car comment imaginer garder enfermés ou presque des enfants débordants d’énergie pendant des jours voire des semaines ? Comment concilier la poursuite d’une activité professionnelle en télé-travail et l’accompagnement des enfants à qui l’on propose une continuité pédagogique à la maison ?
Cette situation, totalement inhabituelle déroute tout un chacun…

Premier écueil : les informations provenant de l’extérieur sont anxiogènes, pour les adultes que nous sommes et à fortiori pour les enfants, quelque soit leur âge. Il est donc important de les protéger de ces sources d’informations en leur évitant les journaux télévisés. Pas question pour autant de leur cacher la vérité. Il est nécessaire de rester à leur écoute, de répondre à leurs questions.

Votre enfant est anxieux ?
Si vous constatez que, contrairement à d’habitude, il se plaint de maux de tête ou de maux de ventre, qu’il a du mal à s’endormir ou se réveille au cours de la nuit, qu’il s’agite ou qu’il n’a envie de rien faire, il est peut-être anxieux, ce qui n’a rien d’anormal dans ce contexte inhabituel et inconnu pour eux, comme pour nous.
Il a besoin d’être rassuré, par des mots, ou tout support susceptible de vous aider à lui donner des explications. Les bandes dessinées sont un bon moyen pour les plus jeunes de poser les questions qui les préoccupent et pour vous de leur expliquer ce qui se passe et comment se protéger.
http://psycogitatio.fr/le-coronavirus-explique-aux-enfants/
C’est une bande dessinée d’Élise Gravel conçue pour les jeunes, qui raconte, en peu de mots, la situation liée au COVID-19. Les données sont là, bien expliquées et imagées !
Si votre enfant vous paraît stressé, n’oubliez pas qu’il a besoin de rire, de s’amuser pour supporter la situation et évacuer le stress. Alors n’hésitez pas à chanter, danser, écouter de la musique*, lire des histoires, cuisiner, regarder les albums photos, leur permettre de téléphoner aux copains, aux grands-parents…Prendre conscience que tous leurs proches subissent les mêmes restrictions qu’eux leur permettra de mieux les accepter.
(*De nombreux sites proposent des visites virtuelles de musées, l’écoute de concerts ou autre / musée.louvre.fr, nga.gov/, https://www.sortiraparis.com/scenes/concert- musique/articles/211782-l-opera-de-paris-met-en-ligne-gratuitement-ses-spectacles-
pendant-le-confinement)

A côté des règles données par le gouvernement, représentées sur l’affiche déclinant les mesures barrières, il y’a les règles de la maison qui seront peut être spécifiques à cette période.
Des repères doivent être donnés à vos enfants, ils en ont besoin ; il est possible par exemple de leur donner des responsabilités quotidiennes, et ce dès le plus jeune âge, en leur indiquant ce qu’ils peuvent faire pour vous aider. Il est nécessaire également d’établir une sorte d’emploi du temps, comme à l’école où le temps se divise entre ateliers ou cours, récréation, cantine, etc… A la maison, il peut y avoir des activités en commun en reprenant ce qui est proposé par les enseignants, des temps calmes où l’enfant joue seul, des moments destinés à la collectivité (cuisine, rangement…), des moments récréatifs avec un peu d’écrans… En créant ainsi avec eux des activités quotidiennes, c’est à dire routinières, on les aide à trouver de nouveaux repères adaptés à ce qu’ils vivent

Confinés ne veut pas dire tout faire ensemble 24h/24, notamment parce que vous avez des obligations vous aussi, que vous ne pouvez être disponible tout le temps au risque de vous sentir dépassé, voire énervé. Or, on sait que le confinement et son corollaire, vivre ensemble en permanence, accentuent les tensions, ce qu’il faudra éviter le plus possible.

Votre enfant s’ennuie ? Pas de panique !

Bien souvent, les enfants ont des emplois du temps bien chargés entre l’école, les activités sportives ou culturelles. Ils sont habitués à jouer ensemble ou à solliciter l’un de leurs parents, mais dans ce contexte, cela ne s’y prête guère. Soit ils ne savent pas jouer seuls, soit ils ne parviennent pas à choisir face à la multiplicité de jeux et jouets qu’ils possèdent.
Nous sommes dans une société qui valorise l’action, ne rien faire est souvent considéré comme une perte de temps… Au cours de cette période de confinement, qui risque d’être longue, il va falloir accepter l’ennui et le considérer comme une chance car il va permettre à votre enfant de grandir. Pour apprendre à jouer seul, l’enfant a d’abord besoin que l’adulte joue avec lui, ensuite le parent pourra s’éloigner peu à peu pour lui laisser toute l’autonomie nécessaire pour jouer seul, mais en restant à proximité. S’ennuyer c’est aussi l’occasion de se plonger dans ses rêveries et son imaginaire pour, peu à peu, développer sa créativité ; l’ennui offre aussi l’espace nécessaire pour faire naître des envies et des motivations chez l’enfant. Enfin, quand l’enfant s’ennuie, il développe ses capacités d’observation tant sur lui- même que sur le monde qui l’environne, même dans un espace restreint !

Dans ces conditions accepter qu’ils passent davantage de temps devant les écrans devient presque inéluctable. Toutefois, ces temps doivent demeurer cadrés : on ne regarde pas n’importe quoi (pas les infos notamment), n’importe quand (pas pendant les repas ni avant de dormir) et pas aussi longtemps que l’on veut. Le parent reste décisionnaire et garant du respect des règles. Seule exception : les moins de 3 ans que l’on doit soustraire aux écrans, ils ont avant tout besoin d’échanges et de communication avec des personnes bien réelles ! Pour les plus grands, il s’agit de choisir les programmes adaptés à leur âge. Des limites de temps doivent être données. Sur internet, le contrôle parental reste de rigueur !

Le Réseau d’aides de Bagnolet

PS : Pendant cette période de confinement, le RASED de Bagnolet reste disponible.
Vous pouvez nous contacter via les directeurs et directrices d’école qui vous transmettrons nos mails.

Bon courage à tous